Le groupe Lesaffre a repris la concession Volkswagen VP de St-Omer (62) et va ouvrir en juin prochain une nouvelle concession Volkswagen Utilitaires, dotée d'une carrosserie moderne, dans le CRT de Lesquin, au sud de Lille.
Le 4 janvier dernier, le groupe Lesaffre a fait l’acquisition de la concession Volkswagen VP de St-Omer (62) créée et dirigée par la famille Delattre depuis plus de 50 ans. "Nous avons aussi repris l’immobilier et nous avons réalisé un investissement de 200.000 euros en matériel de bureau, informatique et outillage", indique Alexis Blondiau, co-actionnaire du groupe avec Thomas Lesaffre. L’affaire de St-Omer commercialise 300 VN/an pour un chiffre d’affaires de 13 millions d’euros.
"Cette acquisition assure également notre approvisionnement en VP auprès de Volkswagen, car nous n’étions qu’agent revendeur, un statut que Volkswagen France supprime à compter d’avril 2022", explique le repreneur.
Son agence Volkswagen de Fâches Thumesnil, au sud de Lille, qui vend 200 VN par an, pourra ainsi continuer de promouvoir les VP de la marque. L’agence poursuivra aussi l’entretien des marques VW et Audi et la vente de véhicules de loisirs (Volkswagen California) sur le territoire des Haut-de-France, à raison d’une trentaine par an.
Egalement concessionnaire Volkswagen Utilitaires, dans le CRT de Lesquin, au sud de Lille, le groupe Lesaffre a entamé les travaux de construction d’un nouveau bâtiment, bien plus grand. "Notre site actuel sera reloué pour une autre activité. Il a été dimensionné au départ pour une centaine de VUL, or nous en avons vendu 320 l’année dernière (en hausse par rapport au 250 VN de 2019) tandis que le parc à entretenir ne cesse de croître", explique Alexis Blondiau.
Cette nouvelle concession VW Utilitaires, installée à proximité de l'ancien site, ouvrira ses portes en juin. Son bâtiment de 10.000 m2 sur un terrain de 13.000 m2, disposera de sa propre carrosserie VUL, activité qui était auparavant sous-traitée. "Nous pourrons intervenir sur tous les VP et VUL des professionnels de la logistique aux alentours. Nous ferons aussi de la carrosserie aluminium et nous serons équipés d’une cabine Weinmann One Day Repair pour augmenter notre productivité", explique-t-il.
Ce nouveau site, qui accueillera également l’activité de préparation moteur et personnalisation VW-Audi, sous enseigne Lesaffre Performances, devrait employer à terme une trentaine de salariés, dont 8 compagnons à la carrosserie.
Agés respectivement de 25 et 30 ans, Thomas Lesaffre, le fils du fondateur, et Alexis Blondiau, recruté comme vendeur en 2010 et aujourd’hui directeur général, font partie de cette nouvelle génération prête à prendre la relève des anciens. "Il y a beaucoup de grands groupes autour de nous mais aussi de petits groupes familiaux avec des départs en retraite qui se préparent. Nous sommes ouverts aux opportunités, en restant dans les Hauts-de-France et idéalement avec les marques du groupe Volkswagen", propose Alexis Blondiau.
En attendant, ses objectifs chiffrés pour 2021 seront de vendre 800 VN et 500 VO (dont 100 VUL) et de réaliser un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros.
Quand Gérard Mulliez fait une apparition publique, il fait toujours un tabac. À 87 ans, le fondateur d'Auchan s'est offert une heure et demi de « stand up » devant un parterre de 400 dirigeants du Flandres Business Club, pour partager quelques enseignements de son parcours unique.
« Merci, Monsieur Mulliez... », bredouille un chef d'entreprise impressionné par l'exceptionnel parcours du patriarche nordiste. « Je m'appelle Gérard ! », lui rétorque du tac au tac et en toute simplicité l'octogénaire. Invité par le Flandres Business Club à la Cité des échanges de Marcq-en-Baroeul, celui qui fonda Auchan en 1961 se délecte visiblement à partager quelques leçons de management devant 400 patrons nordistes, avec la même gouaille qui l'a toujours caractérisé. Et avec un sens de la formule toujours aigü. L'exercice, original, consistait à répondre à dix questions posées par autant de dirigeants, dont un certain Xavier Bertrand (par vidéo interposée).
Adepte du faire
Pourquoi le culte du secret ? « On préfère passer du temps à aider les gens à faire plutôt que de passer du temps à dire. Ensuite, pourquoi aller raconter à nos concurrents les bonnes idées qu'on peut avoir avant qu'on ait le temps de les mettre en place, c'est con, non ? Et pourquoi entraîner de la jalousie en parlant ? »
Et de prendre l'exemple du drive, lancé par Auchan et dont l'idée avait été reprise très vite par Leclerc. L'occasion aussi pour Gérard Mulliez de dire que le drive de demain devra être automatisé.
Le moment qui a le plus marqué sa vie ? « Quand mon père m'a appelé dans son bureau 3 ans après l'ouverture d'Auchan Roubaix et qu'il m'a dit « Gérard, tu ne gagnes pas d'argent. Ou bien c'est toi qui n'es pas bon, ou bien c'est le métier qui n'est pas bon. Pourquoi veux-tu que la famille continue à te financer ? » Je suis devenu blanc, je me suis dit que j'allais devoir arrêter, licencier les 30 personnes, retrouver du travail... ». Son père lui accorde finalement trois ans de plus, « mais pas un jour de plus ». Au sortir du bureau, il se réunit avec ses collaborateurs Michel Leclercq, Jean-Pierre Storck, Marc Lepoutre avec le principe suivant : finies les discussions interminables, celui qui a une idée la met en pratique dans son rayon. Si ça marche, il continue, sinon, il en cherche une autre. Une étape qui a libéré les initiatives et les énergies. « En trois mois on a fait plus d'essais qu'on en avait faits en trois ans, ça a vaincu la peur que nous avions de bouger».
La rémunération des dirigeants ? « Il est scandaleux de voir la rémunération affichée de certains patrons du CAC 40, ce n'est justifié par rien ». En 1952, le père et les oncles de Gérard Mulliez prennent deux décisions : qu'un patron ne peut pas être payé plus de 20 ou 25 smic, et que 10% seulement des bénéfices de chaque société sont distribués chaque année. « La famille Mulliez, depuis 67 ans, a réinvesti 90% de ses bénéfices ». Ce qui a généré une valeur collective considérable à l'Association Familiale Mulliez. « Mais cet argent n'est pas disponible, les actionnaires n'ont pas le droit collectivement de vendre plus qu'1% par an », sauf à voir le prix abaissé. Un bon moyen de garder les actionnaires. « On a vécu des moments de crise, de joie, on s'en est toujours sorti sur une grande longueur. La vie d'une entreprise n'est jamais une courbe droite ».
La Belgique ? Un certain nombre de Mulliez sont partis en Belgique, parce que l'ISF des entreprises obligeait à payer des dividendes qui, après impôts, coûtaient extrêmement cher, et empêchaient d'investir dans les entreprises. « Faisons attention, car la cause du départ de bcp d'entrepreneurs à l'étranger, c'est une fiscalité française mal adaptée au développement des entreprises ». Raison pour laquelle les ETI se sont moins développées en France qu'en Belgique ou ailleurs. « Je soupçonne fortement les nations étrangères, allemande et américaine, de faire ce qu'il faut pour payer le lobbying pour qu'on remette l'ISF, grâce à quoi ils pourront recommencer à racheter des entreprises françaises ».
L'actionnariat familial ? Le risque des entreprises après plusieurs générations est que les actionnaires deviennent plus héritiers qu'actionnaires. Il faut se battre pour que les gens de la famille viennent travailler à la base, qu'ils apprennent à aimer le personnel, s'en faire aimer, et à connaître la réalité quotidienne du métier. « Une échelle, si vous ne prenez pas les barreaux du bas, vous n'arrivez jamais en haut ».
Les GAFA ? Les conditions de concurrence doivent être les mêmes pour tous les acteurs du territoire, juge Gérard Mulliez. Pourquoi les acteurs de l'Internet ne paieraient-ils pas la TVA en France au prétexte que le lieu de facturation est au Luxembourg. "Pourquoi je paierais un impôt parce que mon magasin est physiquement visible, alors que ceux d web ne paieraient rien !"
La formation ? « Si vous sortez de Polytechnique, l'Ena ou Centrale, vous n'avez jamais travaillé en entreprise, et on vous met au gouvernement au côté de vos copains qui eux-mêmes n'ont jamais travaillé dans l'entreprise, ou si haut dans la hiérarchie qu'ils n'ont jamais pu abîmer leurs chaussures et savoir où ça fait mal ». Il faut rendre obligatoire la formation à l'économie de l'entreprise pour chaque personne qui travaille, et n'attribuer un diplôme que dès lors qu'on a passé un an sur le terrain, estime Gérard Mulliez, pour qui ce serait même la toute première mesure à adopter s'il était Président de la République, question posée par Xavier Bertrand.
L'environnement ? On découvre que Gérard Mulliez est un grand adepte de la permaculture, qu'il voit comme une promesse pour la nourriture mais aussi l'économie et même un remède contre le chômage. « Ce que vous mangez est issu de produits chimiques posés sur de la terre et non pas issus de la terre », déplore-t-il.
Pour en savoir plus, cliquez-ici.